Le vent du changement.
Nous vivons une époque de transition.
Notre seul devoir est d’aller de l’avant en accumulant les tâtonnements, les
erreurs tirant de chaque acte des leçons bénéfiques.
Histoire de moulins
Au Moyen âge, alors que les premiers moulins Ã
vent occupaient la campagne nouvellement déboisée, les caricatures évoquaient
des machines du diable rendant les vaches folles. Aujourd’hui ces pamphlets Ã
la vision obscure font sourire. A l’époque, les moulins à vent et à eau
produisaient une énergie mécanique, lente, maîtrisée par l’humain. Aujourd’hui,
une production d’énergie électrique démesurée engendre des champs magnétiques
et des infrasons perceptibles par certains. Une dérive ?
Au 1er janvier 2011, 3275 éoliennes
sortent de terre en France métropolitaine. L’objectif 2020 est de 8 000
unités pour 55 millions de MW/h
soit 10% de la production d’électricité. La France a fait le choix du nucléaire
civil, militaire et le nucléaire est un produit d’exportation. La barre est
donc politiquement placée pour ce qui est des énergies renouvelables à 20%. Fin
2011, la Champagne-Ardenne sera productrice de 40% de ses besoins domestiques
grâce à l’éolien. Combien cela coûtera dans 10 ans ? Parle-t-on assez de
la durée de vie, de l’entretien, de la réelle production éolienne dans une
Europe interconnectée au sein de laquelle le neutron peut venir de n’importe
où, suivant les aléas du cours de la bourse de l’électricité ?
L’image positive que nous avons d’une éolienne
placée sur un voilier pour son indépendance correspond-t-elle à une application
industrielle à terre ?
Le coût de l’éolien
Les fournisseurs nationaux d’énergie ont entrevu
la possibilité d’intégrer l’éolien dans leur escarcelle. Subventions, aides aux
entités territoriales, bourse des éco-bonus, contrats de vente d’énergie
« verte », tout contribue à planter des moulins modernes sans se
soucier de la suite. Mais pourquoi viser des méga-éoliennes et ne pas tenter de
produire localement pour un usage local à échelle humaine ?
Le coût des machines reste exorbitant en raison
de leur complexité. De plus de 120 m de haut, avec des vitesses en bout de
pales à la limite de la rupture, en 10 ans, leur taille a doublé.
L’installation, l’emprise au sol en béton, le
dégagement réglementaire, le placement du rotor, toutes opérations impactantes
et coûteuses. La maintenance parfois confiée aux entités locales plombe le
budget restreint de celles-ci.
Le recyclage en fin de vie des matériaux
composites ; des milliers de tonnes de fibre de verre, lamellé-collé,
plastiques, alliages dont on ne peut rien faire à part des sous-produits coulés
dans du béton ou du bitume. Des siècles de contamination à prévoir, un impact
inimaginable à long terme.
Nous sommes loin, d’installations solaires
inertes garanties pour 20 ans par certains installateurs.
La quête d’autonomie ?
La fausse idée que l’éolien puisse un jour
offrir une autonomie ne fait que rendre encore plus éphémères les tentatives de
réduire les liens indivisibles d’avec les fournisseurs d’énergie.
En clair, quand il y a du vent, les éoliennes
alimentent le réseau mais si celui-ci manque, le déficit peut être important.
Lorsqu’il y a trop de vent, les éoliennes doivent se mettre en drapeau et donc
ne produisent plus d’énergie ou peu. L’éolien devrait se concevoir comme
complément à une production plus régulière. Dans le contexte local, lorsque les
médias reprennent à l’unisson les craintes de voir une partie de la France
plonger dans l’obscurité par manque d’électricité, il est clair que le discours
sous-tend que le nucléaire reste la seule production fiable la moins
impactante… pour l’instant, sans tenir compte du vieillissement des
installations et tant que les moyens permettent d’entretenir l’outil !
Les alternatives
Avant de jeter aux orties tout ce qui ressemble
à une éolienne, force est de constater que les éoliennes domestiques, de
balcon, turbines à vent peuvent constituer de bons compléments d’énergie locaux
couplés, en fonction du lieu d’implantation, aux ressources locales (soleil,
eau, géothermie…). Il existe également des éoliennes qui produisent entre 5 000
et 50 000 KWh, pour des
installations de courte taille qui « prennent le vent d’où qu’il
vient ".La mer offre certainement plus d’avantages. Le
flux des marées est régulier, contrairement au vent.Il offre une puissance considérable, la lenteur
des mouvements ne crée pas de champs dommageables à la santé, la composition de
l’eau capte les ondes et les champs éventuels.Les installations immergées représentent moins
de défis et de complexités technologiques que les grandes éoliennes terrestres.
Leur mise en œuvre et leur entretien sont facilités.La conversion des moulins, héritages
historiques, a été maintes fois envisagée à l’échelle locale, mais sans passage
à l’acte malgré l’importance des estuaires en France et des nombreuses
restaurations.
Le Palamis est un « serpent écossais »
de 170 m de long, un système articulé en 4 éléments qui récupère l’énergie
constante de la houle en surface. Un seul de ses convertisseurs alimente
l’équivalent de 500 foyers soit 750 kW. Remorquable, on peut changer son
emplacement et le combiner avec des parcs d’aquacultures ou d’élevage de
coquillages.
En Italie, les programmes Giant et Wem devraient
assurer l’approvisionnement électrique de Venise tandis que le programme Mose
assurerait la protection des 118 îles de la lagune par l’installation de
panneaux marémoteurs installés dans les 3 embouchures. Un projet de 800
millions d’euros pour un siècle soit l’équivalent du prix de 266 éoliennes
standard de 2,5 MW.
L’énergie, c’est la liberté.
Permettre à l’homme d’acquérir gratuitement son
autonomie énergétique participerait à la création d’une humanité plus
rationnelle et plus juste.
En 1891, l’ingénieur Nikola Tesla a pour la première fois parlé de l’énergie
gratuite. Voici ce qu’il annonce, dans sa conférence intitulée
"Experiments with Alternating Currents of High Frequency"22 : « Dans
quelques générations, nos machines seront propulsées par cette énergie
disponible à tout endroit de l’univers.(…) Dans l’espace, il y a une forme
d’énergie. (…) ce n’est qu’une question de temps, et l’humanité aura mis
en harmonie ses techniques énergétiques avec les grands rouages de la nature. »
Pour l’instant, l’application de Tesla se limite à une utilisation
militaire : un bouclier nucléaire…
A l’image de la taille des éoliennes
« industrielles » nous constatons que la démesure, la course vers le
profit peut nuire au plus grand nombre. La véritable question est de se
demander comment réduire notre consommation tout en maintenant un niveau de
confort, et non comment faire face
à l’augmentation de la demande. La clé est dans l’économie, la vraie, celle qui
réduira les factures d’énergie, pas celle qui spécule. Gageons qu’à l’avenir,
le concept d’une économie en perpétuelle croissance ne perturbe pas nos
objectifs globaux de réduire l’impact humain sur terre. Nous ne sauverons pas
la Terre, elle n’en a pas besoin, c’est à l’humanité de sauver sa peau par le
vent, l’eau et la terre.